30 septembre 2016

A la découverte de Lorenzo Naccarato

Un trio piano – contrebasse – jazz, un premier disque pour Laborie Jazz en mars 2016 et des idées précises sur sa musique, partons à la découverte de Lorenzo Naccarato


La musique

Au départ, c'est la rencontre avec un professeur particulier de piano et de chant, d'origine suisse italienne, qui a déclenché mon envie de me consacrer au piano... J'avais sept ans. Ma mère a su me soutenir et m'encourager. Je me suis donc accroché pour continuer mon apprentissage de la musique et, de sept à dix-huit ans, j'ai pris des cours particuliers de piano, principalement classique. Après le bac, je suis parti à Toulouse. Initialement je devais aller en hypokhâgne, la classe prépa lettres… Mais j'ai pris la décision de me consacrer pleinement à l'étude de la musique et du jazz ! Je me suis donc inscrit en musicologie, spécialité jazz, à l'Université Jean-Jaurès de Toulouse II.

Quand j’étais petit, j'assistais au festival Jazz dans le Bocage, un festival dans l'Allier, région où j'ai grandi. C’est là que j’ai découvert des artistes comme Marcus Miller, James Carter, Sophie Alour... Mais c'est vraiment vers l’âge de dix-sept ans que je me suis intéressé au jazz, grâce à la musique cubaine : je suis allé exprès à Jazz in Marciac pour écouter Roberto Fonseca, Bebo et Chucho Valdes, Richard Bona, Jamie Cullum


Les influences

Le premier musicien qui m’a vraiment marqué et qui a réellement déclenché une autre approche de la musique, je l’ai découvert dans le film du Buena Vista Social Club, c’est Ruben Gonzales. Evidemment, Frédéric Chopin et Erik Satie, que je joue depuis toujours, sont aussi des références ! Vers dix-huit ans, j’ai aussi découvert Giovanni Mirabassi. Mais il y a deux grandes figures qui me tiennent lieu de repères absolus : Thelonious Monk, dont la musique – et plus particulièrement les silences – m'ont accompagné pendant les deux années de mon master, et Andy Emler, avec qui j'ai eu l'immense plaisir d'échanger au cours de ces dernières années autour de mes compositions, de mon approche de la musique, mais aussi de la vie…


Cinq clés pour le jazz

Qu’est-ce que le jazz ? C’est une belle manière d'approcher la musique… Selon moi, le jazz privilégie les notions de partage, d'esprit d'aventure et d'audace !

Pourquoi la passion du jazz ? Il me permet de façonner mon ressenti et de comprendre celui des musiciens avec qui je joue…

Où écouter du jazz ? N’importe où, mais avec son cœur !

Comment découvrir le jazz ? Il faut aller écouter des concerts...

Une anecdote autour du jazz ? Pendant l'enregistrement de « The Man I love », Monk et Miles Davis ne se comprennent pas et Monk arrête de jouer : c’est le plus célèbre des silences monkiens.


Le portrait chinois

Si j’étais un animal, je serais Un bouc, têtu, joueur et tenace…
Si j’étais une fleur, je serais un perce neige parce que c'est la fleur préférée de ma maman !
Si j’étais un fruit, je serais une papaye, parce que je suis né en Guyane française et j'ai une photo de moi bébé, devant une énorme papaye…
Si j’étais une boisson, je serais du Chinotto ou du café
Si j’étais un plat, je serais du risotto
Si j’étais une lettre, je serais Z
Si j’étais un mot, je serais infini
Si j’étais un chiffre, je serais 2
Si j’étais une couleur, je serais rouge
Si j’étais une note, je serais ré bémol


Les bonheurs et regrets musicaux

Je suis heureux d’être musicien, de vivre en jouant la musique qui m'anime, avec des gens que j'aime… Et je n’ai aucun regret ! Je pense qu'il faut avoir beaucoup de patience et de ténacité pour réussir à grandir et à se développer dans le domaine du jazz aujourd'hui. Parfois, j'ai pu me sentir lassé de tous les efforts qu'il faut déployer pour trouver des scènes, pour continuer à faire vivre le trio, pour se faire une place... Mais j'ai plutôt tendance à regarder devant moi, donc il n’y a aucun regret possible… Bien au contraire !


Sur l’île déserte…

Quels disques ? Yesterday You Said Tomorrow de Christian Scott, Live in Tokyo de Monk et Another One de Mac DeMarco.

Quels livres ?  Tout ce que je pourrais trouver d'Italo Calvino, des Tintin et un Sherlock Holmes.

Quels films ? Les lumières de la ville de Charlie Chaplin et le Buena Vista Social Club.

Quelles peintures ? Vassily Kandinsky, Jean-Michel Basquiat

Quels loisirs ? Mon jeu de cartes napolitaines et de quoi jouer : un piano, un ballon, du ping-pong…


Les projets

Avant tout, continuer de grandir musicalement dans le projet du trio : c’est la première fois depuis que je suis musicien professionnel, donc depuis mes dix-neuf ans, que je travaille avec une maison de disque, un manager et une maison d'édition… Je peux donc, pour la première fois, me consacrer exclusivement à la pratique de la musique et à la création ! Et j’attends avec impatience l'enregistrement de mon deuxième album au Studio Sextan, toujours pour Laborie Jazz et toujours avec le trio !


Trois vœux…
  1. Aimer.
  2. Jouer.
  3. Vivre.