22 novembre 2014

Août 2013

Nature urbaine – Rémy Gauche

Trois ans après Panamsterdam, le guitariste Rémy Gauche publie Nature urbaine, un disque paru chez BenArt Records en mai.
Gauche continue avec l’instrumentation dePanamsterdam : un quartet sans piano avec Thomas Koenig au saxophone ténor et à la flûte (sur deux morceaux), Philippe Monge à la contrebasse et Julien Augier à la batterie. Il a confié la direction artistique de Nature urbaine à Stéphane Guillaume, qui joue également du saxophone ténor et de la clarinette basse dans deux morceaux.
Tous les morceaux ont été composés par Gauche : en dehors de « Wayne’s Mysteries », hommage à Wayne Shorter, les morceaux évoquent le temps qu’il fait, le temps qui passe, le vent mais aussi, titre oblige, les villes : « Il neige à Genève », « Chronique parisienne » ou encore la ville nigériane d’« Ifè».
Nature urbaine confirme les talents de mélodiste de Gauche. Qu’ils soient graves (« Le souffle »), entraînants (« Le soleil se lève à l’ouest »), étirés (« Matin ») ou démarqués (« La conscience »), les thèmes sont tous harmonieux. Le quartet a également trouvé un équilibre sonore bien à lui, qui penche largement vers l’acoustique – c’est le versant naturel… Gauche utilise habilement la flûte (« La conscience », « Matin »), la clarinette basse (« Le souffle ») et les deux saxophones ténors (« Wayne’s Mysteries ») pour corser son propos. Les voix se superposent, s’unissent, dialoguent et contre-chantent avec élégance, et donnent de la profondeur à la musique. Gauche privilégie les tempos medium et rapides, même s’il ne boude pas les ballades (« Ifè »). Plutôt dans une lignée néo-bop – walking et chabada sont, par exemple, au menu de « Wayne’s Mysteries » et « Chronique parisienne » –, le quartet glisse des dissonances (« Le soleil se lève à l’ouest »), des poly-rythmes (« La conscience »), des effets (« Neige à Genève ») et des passages classiques (« Matin ») qui apportent une touche de modernité – c’est versant urbain... Cette « modernité urbaine » est encore renforcée par la tension qui habite Nature urbainedu début à la fin et qui repose sur une mise en place nette et un sens des nuances évident.
Nerveuse, incisive, personnelle… la Nature urbaine est une réussite ! Gauche et ses compagnons proposent une musique qui vaut incontestablement le voyage...
Les musiciens
Gauche apprend la guitare au début des années quatre-vingts dix, s’installe à Paris en 2000 et étudie au CIM et prend des cours avecNguyên Lê et Nelson Veras. Après un passage au Conservatoire du IXème arrondissement de Paris, Gauche reçoit son Diplôme d’Etudes Musicales au Conservatoire d’Orsay. En 2005 il entre au Conservatoire d’Amsterdam puis, en 2007, Gauche enregistre Panamsterdam avec un quartet français – Thomas SavyStéphane Kérecki et Anne Pacéo – et un quartet hollandais – Benni von GutzeiShankar Kirpalani et Jens Ellerhold. Il part ensuite étudier à la New School For Jazz And Contemporary Music de New York. De retour à Paris en 2010, il sortPanamsterdam
Après des études de flûte traversière, de formation musicale et d’orchestre au Conservatoire National de Région de Toulouse, Koenig rejoint le Berklee College of Music de Boston en 2002. A côté des tournées et concerts dans des formations jazz, world, salsa… Koenig enseigne au CEFEDEM  (Bordeaux), à l’ISAAC (Paris) et à la CLEF (Saint-Germain en Laye). 
Comme Koenig, Monge commence la musique par la flûte traversière avec laquelle il décroche un premier prix au Conservatoire de Vincennes. Il étudie ensuite au Conservatoire du XIIIème arrondissement de Paris et, au contact de Marc Buronfosse, s’oriente vers la contrebasse. C’est à l’ENMD de Montreuil qu’il passe son Diplôme d’Etude Musicale et à Paris VIII qu’il est licencié en psychologie clinique…
En 1994, après quelques années de piano, Augier se tourne vers la batterie, qu’il apprend avec Alain Bacqué. Il débute dans des groupes de blues, des big band locaux et dans des fanfares, pendant son service militaire. Augier suit ensuite les cours du Berklee College of Music. Diplôme en poche, il se produit à Boston et New York pendant près de six ans, avant de revenir s’installer à Paris.
La Leçon de jazz d’Antoine Hervé sur Miles Davis a déjà donné l’occasion de présenter le parcours de Guillaume.
Le disque
Nature Urbaine
Rémy Gauche
Rémy Gauche (g), Thomas Koenig (ts, fl), Philippe Monge (b) et Julien Augier (d), avec Stéphane Guillaume (ts, b cl).
BenArt Records – EX46804
Sortie en mai 2013.
Liste des morceaux
01.  « Wayne’s Mysteries » (5:17).
02.  « Neige à Genève 1 » (4:44).
03.  « Le soleil se lève à l’ouest » (5:25).
04.  « Ifè » (5:49).
05.  « La conscience » (4:11).
06.  « Chronique parisienne » (3:56).
07.  « Matin » (4:13).
08.  « Neige à Genève 2 » (4:06).
09.  « Le souffle » (3:55). 
Toutes les compositions sont signés Gauche.

Bone Machine – Daniel Zimmermann

Après ses disques avec les Spice’Bones, le quintet avecThomas de Pourquery et DPZ, le tromboniste Daniel Zimmermann sort un album sous son nom. Bone Machineest paru en mai chez Gaya Music Productions, le label créé par le saxophoniste Samy Thiébault.
La pochette du nouveau disque de Zimmermann est élégante et amusante : sur fonds noir, dans un costume anthracite, le trombone sur les genoux et l’air sérieux, Daniel Zimmermann ne semble pas craindre les canines menaçantes du smilodon neogaeus debout derrière lui. Il faut reconnaître qu’un tigre à dents de sabre qui n’a même plus la peau sur les os ne présente pas un danger majeur…  A moins que La nuit au musée ne devienne une réalité ! Auquel cas Zimmermann n’a plus qu’à espérer que le smilodon du Museum national d’Histoire naturelle soit le Diego de L’âge de glace
Zimmermann joue également avec le titre de son disque : il y a bien sûr le jeu de mots avec « bone » (nom du trombone dans le jargon musical et « os » en anglais), mais aussi une référence au « Sex Machine » de James Brown… Le tromboniste continue ses facéties avec le nom de certains des huit morceaux qu’il a composé pour Bone Machine : « Flying Pachydermes », « Reggatta de Bone » (Police...), « Komodo Dragons Attack Wall Street » etc.
Côté musiciens, Zimmermann réunit des musiciens qui connaissent leurPartition intérieure sur le bout des doigts : le guitariste Maxime Fougères (Yoann Loustalot, l’Akdemik Orchestra de Rémi Vignolo, le Grand Orchestre d’Ivan JullienBoris Pokora Quartet…), le contrebassiste Jérôme Regard (Paris Jazz Big Band, Rosario Giuliani,Louis WinsbergRick MargitzaDaniel Humair…) et le batteur Julien Charlet (Paris Jazz Big Band, Laurent de WildeErik TruffazEric LegniniSylvain Beuf…). Après avoir enregistré Bone Machine avec le quartet, Zimmermann a fait appel au tromboniste basse Lionel Séguipour ajouter des voix de trombones – de deux à quatre – en re-recording.
La musique de Bone Machine est dense, avec une puissance qui la rapproche du rock. Les arrangements pour trombones donnent au quartet l’étoffe d’un orchestre : d’autant plus que Zimmermann utilise leur sonorité luxuriante en section, pour jouer des rifs à l’unisson (« Reggata de Bone »), dialoguer entre eux (« Flying Pachydermes »), répondre aux solistes (« Rollerball »), lancer un ostinato entêtant (« Komodo Dragons Attack Wall Street »)… A l’opposé des trombonistes nonchalants qui parsèment leurs discours de traits staccato, Zimmermann s’appuie sur un son soyeux, un jeu legato et un phrasé ferme. Il utilise fort à propos les sourdines (« Taxi Noche en Yaoundé ») et le trombone basse de Ségui (« Open Letter To Charles ») pour faire varier les ambiances. Fougères alterne passages dans une veine bop (« Flying Pachydermes ») et chorus rock (« Reggatta de Bone »). Ses accords, tantôt sobres (« Nos funérailles »), tantôt fournis (« Komodo Dragons Attack Wall Street »), succèdent à des motifs brutaux (« Taxi Noche en Yaoundé »), des duos dansants (avec le trombone dans « Rollerball »)... Regard maintient une pulsation jazz avec des lignes de basse aérées (« Nos funérailles »), des pédales (« Taxi Noche en Yaoundé »), des rifs tout en souplesse (« Reggatta de Bone ») et un son profonde, voire vibrant dans « Schizophrenia ». Dynamique sur les peaux, Charlet penche résolument vers le rock (« Flying Pachydermes »), tandis que ses cymbales rappellent davantage le jazz (« Reggatta de Bones »), même si certains roulements ultra-rapides rappellent eux aussi le rock (« Taxi Noche en Yaoundé »). Le drumming foisonnant de Charlet met le quartet sous pression (« Rollerball ») et, dans « Komodo Dragons Attack Wall Street », son solo est explosif !
Du rock teinté de bop orchestral, la musique de Zimmermann est un condensé d’énergie et, pour continuer de jouer avec les mots, force est de constater que Bone Machine est une sacrée bonne machine…
Le disque
Bone Machine
Daniel Zimmermann
Daniel Zimmermann (tb), Maxime Fougères (g), Jérôme Regard (b) et Julien Charlet (d), avec Lionel Ségui (b tb).
Gaya Music Productions – DZGCD001
Sortie en mai 2013.
Liste des morceaux
01. « Flying Pachydermes » (6:15).
02. « Reggatta de Bones » (7:11).
03. « Open Letter To Charles » (5:33).
04. « Schizophrenia » (4:24).
05. « Taxi Noche en Yaoundé » (7:54).
06. « Nos Funérailles » (8:26).
07. « Komodo Dragons Attack Wall Street » (7:16).
08. « Rollerball » (6:05).
Toutes les compositions sont signées Zimmermann.

Chet Lives! – Joe Barbieri

A l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la mort deChet Baker, le chanteur et guitariste italien Joe Barbieri sort Chet Lives!, un hommage au trompettiste paru chez Le chant du monde.
Né à Naples, Barbieri se forme à la guitare et au chant dans le groupe du musicien de world music Pino Daniele. Dans les années quatre-vingts dix Barbieri sort son premier enregistrement personnel : Gli amori della vita mia. Cet album est suivi de deux disques qui rencontrent un franc succès : In parole povere (2004) et Maison maravilha (2009). Avec Respiro (2012), même si l’influence world reste sous-jacente, la musique de Barbieri s’oriente davantage vers le jazz, avec, notamment, la présence deStefano Bollani et de Fabrizzio Bosso.
C’est d’ailleurs la formation de Respiro, voix – guitare – trompette – piano, que Barbieri reprend comme noyau pour Chet Lives!, avec Luca Aquino à la trompette (et au cornet) et Antonio Fresa au piano. Ce trio évoque inévitablement celui d’Eric Le Lann dans I Remember Chet, l’hommage à Baker qu’il a sorti en mars 2013, mais Le Lann a remplacé le piano par la contrebasse et ne chante pas… A côté du trio, et comme il en a coutume, Barbieri convie d’autres musiciens à partager sa musique : le guitariste et flûtiste Nicola Stilo, les contrebassistes Furio Di Castri et Giacomo Pedicini, le chanteur et guitariste brésilien Márcio Faraco et la chanteuse américaine Stacey Kent.
Barbieri et Le Lann ne l’ont certainement pas fait exprès, mais Chet Lives! et I Remember Chet n’ont aucun morceau en commun ! Barbieri a composé le morceau titre, joue deux tubes italiens – « Arrivederci » d’Umberto Bindi et Giorgio Calabrese et « Estate » de Bruno Brighetti et Bruno Martino – et six thèmes souvent chantés par Baker. Les chansons choisies par Barbieri sont au répertoire de Baker depuis le début des années cinquante, à l’exception de « Almost Blue » d’Elvis Costello, enregistrée en à la fin des années quatre-vingt pour la bande son de Let’s Get Lost, la biographie de Baker réalisée par Bruce Weber en 1988. Barbieri chante les standards « Time After Time » et « I Fall In Love Too Easily » de Jule Styne et Sammy Cahn, « But Not For Me » de George et Ira Gershwin, « Look For The Silver Lining » deJerome Kern et Buddy DeSylva et « Everytime We Say Goodbye » deCole Porter.
 « Time After Time » annonce la couleur : la voix feutrée, le chant intimiste, les intonations et le registre plutôt aigu de Barbieri rappellent évidemment Baker, mais en sans la fragilité caractéristique de Chet, car le timbre de Joe est plus chaud et sa diction plus claire, moins nasale. La sonorité brillante d’Aquino et la puissance élégante de Fresa mettent en relief la le chant de Barbieri. Le jeu de la trompette est un mélange de douceur et de fermeté qui s’exprime dans des solos gracieux (« But Not For Me »), des unissons discrets (« I Fall In Love Too Easily »), des chœurs délicats (« «Chet Lives »), mais aussi un duo vif et pimenté avec le piano dans « Look For The Silver Lining ». Le swing efficace de Fresa (« Estate »)  repose sur une main gauche solide, tandis que tantôt la main droite dialogue avec la gauche (« Estate »), tantôt elle trace des contrepoints recherchés (« But Not For Me », « Time After Time »), des phrases dansantes (« Arrivederci », « Everytime We Say Goodbye »), joue dans une veine lyrique (« I Fall In Love Too Easily ») ou prend un chorus costaud dans les graves (« Look For The Silver Lining »). Le solo de Stilo à la flûte reste dans la lignée de ceux d’Aquino (« But Not For Me ») et son jeu de guitare arpégé débouche sur un dialogue savoureux avec Barbieri (« Almost Blue »). Les accords de Faraco à la guitare restent sobres et le couplet qu’il chante en portugais donne à « But Not For Me » une tournure lascive très latine. Quand les contrebasses entrent dans la danse, la musique y gagne en profondeur de champs : les rifs entraînants de Di Castri (« Arrivederci ») et les motifs légers et souples de Pedicini (« Chet Lives ») dynamisent les chansons. Kent chante à peine plus de deux minutes (« I Fall In Love Too easily ») dans un style nonchalant et diaphane en ligne avec l’esprit de Chet Lives!
Chet Lives! est certes un disque calme et sage, mais pas dénué de caractère car même si Barbieri a des affinités musicales évidentes avec Baker, il ne se contente pas de le photocopier : il interprète et arrange les morceaux à sa façon, marquée par la Méditerranée et l’Amérique du sud…
Le disque
Chet Lives!
Joe Barbieri
Joe Barbieri (g, voc), Luca Aquino (tp, bugle) et Antonio Fresa (p), avec Stacey Kent (voc), Marcio Faraco (voc, g), Nicola Stilo (g, fl), Furio Di Castri (b), et Giacomo Pedicini (b).
Le chant du monde – 2742258
Sortie en mai 2013
Liste des morceaux
  1. « Time After Time », Styne et Cahn (4:19).
  2. « But Not For Me », Gerswhin (5:38).
  3. « Chet Lives » (4:42).
  4. « I Fall In Love Too Easily », Styne et Cahn (6:09).
  5. « Look For The Silver Lining », Kern et DeSylva (4:11).
  6. « Arrivederci », Bindi et Calabrese (4:15).
  7. « Almost Blue », Costello (3:20).
  8. « Everytime We Say Goodbye », Porter (4:00).
  9. « Estate », Brighetti et Martino (5:13).

Fun House – Benoît Delbecq

Toujours avide de création et de recherche, Benoît Delbecq se lance dans une nouvelle aventure avec un double trio piano – contrebasse – batterie. A deux familiers du pianiste,Jean-Jacques Avenel et Steve Argüelles, s’ajoute le trio américain de Fred Hersch, avec Mark Helias et Gerry HemingwayFun House est sorti chez Songlines en mars.
Le répertoire comprend huit pièces composées par Delbecq, un morceau co-écrit avec Argüelles et, pour conclure l’album, le splendide « Lonely Woman » d’Ornette Coleman.
Les deux trios jouent avec un état d’esprit si proche l’un de l’autre que leurs phrases mélodiques et leurs motifs rythmiques s’imbriquent dans une osmose parfaite. Il s’agit donc bien d’une conversation à six voix et non pas un duel entre deux trios… Les références des titres des morceaux rappellent que modernité et tradition font bon ménage : « Ronchamp » et sa chapelle construite par Le Corbusier, « Strange Loop » et « Strange Fruit », la chanson de Billie Holiday, « Fun House » et « Hot House », le célèbre hymne be-bop de Tadd Dameron, « Le Rayon Vert » et Eric Rohmer (ou Jules Verne), « Night For Day » et « Night And Day », le saucisson de Cole Porter… De l’impression de gamelan (« Hushes », « One Is Several ») au fourmillement des batteries (« Strange Loop », « Two Lakes »), la musique évolue dans un registre percussif et combine subtilement des éléments de musique contemporaine (minimalisme dans « Le Rayon Vert », phrases heurtées dans « Tide ») avec des composants habituels du jazz (walking dans « Night For Day », balancement dans « Fun House »). L’entrelacs sophistiqué des voix et les développements minutieux donnent aux morceaux une élégance formelle (« Le Rayon Vert », « Ronchamp »), renforcée par la volonté de laisser suffisamment d’espace à chaque musicien (« Strange Loop »). Cette complexité n’empêche pas les six hommes de faire monter la pression (« Lonely Woman », « Tide »), jouer avec un swing entraînant (« Night for Day »), se laisser aller à un lyrisme minimaliste (« One Is Several ») ou  majestueux (« Lonely Woman »).
Delbecq ne choisit pas la facilité ! Vu l’instrumentation, le risque est grand de déboucher sur une musique hermétique par débauche de notes ou, au contraire, par excès de construction. Certes, à la première écoute, Fun House peut effaroucher, mais, une fois apprivoisé, comment ne pas être conquis par l’ingéniosité de cette musique et la connivence éblouissante de ces musiciens d’exception.
Les musiciens
Delbecq a déjà été présenté à maintes reprises à l’occasion de Sons d’hiver, Crystal Magnets, nato etc.
Hersch apprend le piano dès son plus jeune âge et, en 1977, sort du New England Conservatory of Music. Très rapidement il partage son activité entre solos (Alone At The Vanguard – 2011), formations de jazz, orchestres plus ou moins de chambre, spectacles pluridisciplinaires (My Coma Dreams – 2011)… Hersch a joué aussi bien avec Joe HendersonCharlie HadenArt FarmerStan GetzBill Frisell… que Renée FlemingChristopher O'Riley… ou Audra McDonald. Il a enregistré près d’une quarantaine de disques, enseigne au New England Conservatory et compte notamment Brad Mehldau etEthan Iverson parmi ses anciens élèves.
Diplômé de la Rutgers University, puis de The Yale School Of Music, en 1976, Helias commence sa carrière dans le quartet d’Antony Braxton. Par la suite, il accompagne le gotha de l’avant-garde : de Cecil Taylorà Andrew Cyrille, en passant par Julius HemphillDon ByronDon Cherry…  Son trio, Open Loose, avec Tony Malaby et Tom Rainey est une référence sur la scène des musiques improvisées. En parallèle il continue de jouer avec Hemingway et Ray Anderson dans le trio BassDrumBone qui existe depuis plus de trente ans… Helias joue aussi en duo dans The Marks Brothers, avec Mark Dresser ou en solo, et enseigne dans différents établissements.
C’est vers dix ans qu’Hemingway apprend la batterie. A dix-sept ans il devient professionnel et joue dans des contextes be-bop. Dans les années soixante-dix Hemingway joue avec Braxton, Leo SmithGeorge Lewis… et monte BassDrumBone avec Anderson et Helias. De 1983 à 1994 il est membre du quartet de Braxton. A la fin des années quatre-vingt, Hemingway rejoint le Reggie Workman Ensemble, l’Anthony Davis’ Episteme Ensemble et joue en duo avec Taylor. Dans les années deux mille, il monte un quartet avec Ellery Eskelin, Anderson ou Herb Robertson et Dresser ou Helias. Depuis 2008, Hemingway et Eskelin ont formé un quintet avec Oscar NoriegaTerry McManus et Kermit Driscoll. A côté de son travail en orchestre, il a également une intense activité en solo et en duo avec, entre autres, John Butcher, McManus,Jin Hi KimMailyn Crispell... Installé en Suisse depuis 2009, Hemingway est professeur au Hochshule Luzern.
Avenel étudie la contrebasse en autodidacte et rencontre Steve Lacylors d’un stage au Havre, sa ville natale. Il s’installe à Paris où il accompagne Colette MagnySteve WaringFrank WrightDaunik LazroFrançois Tusques… et commence à jouer avec Lacy à partir de 1975 (Dreams). A partir de 1981, Avenel remplace Kent Carter aux côtés de Lacy, avec qui il reste jusqu’à la fin des années quatre-vingts dix. En 2002, il enregistre One More Time en duo avec Mal Waldronet, en 2004, il sort Waraba, son premier disque en tant que leader, inspiré par l’Afrique. Dans  mes années deux mille, Avenel joue dans divers formations et projets de Delbecq : Crescendo In Duke(2012), un quartet avec Josh Abrams et David BoykinFun House etc.
Après des études à l’école des beaux-arts de Byam Shaw et Chelsea, Argüelles se fait connaître au sein de Loose Tubes et d’Human Chain, créé avec Django Bates. Grand amateur de duos, il joue avec Gordon BeckLee Konitz, Lacy, Dudu Pukwana… Dans les années quatre-vingts dix, Argüelles crée The Recyclers avec Delbecq et Noël Akchoté. Il joue également avec Tony CoeMarc DucretTony Hymas… C’est aussi à cette époque qu’Argüelles s’intéresse à l’électronique : Ambitronix avec Delbecq, Manasonix en trio avec Delbecq et Nicolas Becker… En parallèle à son activité de musicien, Argüelles est également producteur via les disques plush.
Le disque
Fun House
Benoît Delbecq and Fred Hersch Double Trio
Benoît Delbecq (p), Fred Hersch (p), Jean-Jacques Avenel (b), Mark Helias (b), Steve Argüelles (d, electro) et Gerry Hemingway (d).
Songlines - SGL 1600
Sortie en mars 2013
Liste des morceaux
01. « Hushes » (3:23).
02. « Ronchamp » (3:19).
03. « Strange Loop » (8:01).
04. « Fun House » (5:59).
05. « Le Rayon Vert » (6:51).
06. « Night for Day » (5:54).
07. « One is Several » (5:18).
08. « Tide », Delbecq & Argüelles (5:17).
09. « Two Lakes » (5:18).
10. « Lonely Woman », Coleman (3 :13).
Toutes les compositions sont de Delbecq, sauf indication contraire.